Padmaavat - le voyage au coeur de la légende

Vous pouvez, depuis le 25 janvier 2018, admirer dans les cinémas un nouveau long-métrage de Sanjay Leela Bensali, le réalisateur de telles perles cinématographiques comme Goliyon Ki Raasleela Ram-Leela (2013) et Bajirao Mastani (2015). Ces films, malheureusement, ne sont pas trop populaires en France et ne sont pas disponibles en version française sous-titrée.

Padmaavat 
Le film à été inspiré de la légende de Rani Padmini, la reine de Mewar qui, selon les récits devait vivre aux environs du 13ème - 14ème siècle. Les premiers écrits qui la mentionnent ont apparu au 16ème siècle - le plus important d'entre eux a été rédigé par Muhammad Jayasi en 1540.

L'histoire d'amour qui fait rêver...

Selon la légende, Rani Padmini était une princesse du Royaume Singhal. Elle était notamment connue pour sa beauté exceptionnelle.  Un jour, un perroquet parlant fait des louanges à l'adresse de la beauté de la jeune princesse à Ratan Sen, le roi de la forteresse Chittor. Après une longue compétition, Ratan Sen gagne la main de sa bien-aimée et il la ramène avec lui à sa demeure au mépris de sa première épouse. Mais la nouvelle de la finesse de Padmavati se répand très vite et les autres adorateurs partent à sa conquête. L'un d'entre eux, Alauddin Khalji décide d'assiéger la forteresse Chittor.

Le conte proposé par Bhansali a été bien sûr un peu altéré, mais l'intrigue reste au cœur la même: la lutte pour une femme splendide.

Bien que j'étais très impatiente de voir ce film, au début, j'avais des sentiments mélangés. D'un côté, la curiosité. De l'autre, la déception provoquée par un grand nombre d'effets spéciaux.

            Le film ouvre sur la narration accompagnant les héros dotés de pouvoirs surnaturels. De longs sauts au ralenti...pourquoi pas, mais ce n'était pas ce que je m'attendait à voir. En plus, le premier décor, le royaume de Rani semble un peu decalé - on dirait un extrait du Livre de la Jungle.

         Mais la princesse qui est partie à la chasse finalement lance une flèche et elle réussit à capturer... son futur mari.
           Je ne sais pas si c'est par pur hasard ou par acte divin. Selon la mythologie hindoue, Kâma, dieu du désir, a lancé sa flèche d'amour sur Shiva. Enragé, Shiva a brûlé Kâma du feu de son troisième œil. Pourrons-nous percevoir Rani Padmini comme qu'une incarnation de la déesse de désir qui, équivaut féminin de Kâma, finit comme lui dans les flammes?

         C'est à partir de ce moment précis que nous plongeons profondément dans cette historie magnifique.
              C'est ici qui commence une histoire sublime, l'histoire d'amour pleine de regards tendres, de gestes et caresses douces qui témoignent de la bonté et de l'amour du roi qui serait capable de mettre son royaume sens dessus-dessous pour sa nouvelle reine. Toutes les prises de vue témoignent d'un lien fort qui unit ces 2 personnages qui pourtant, on le sent trop bien, ne devraient jamais se réunir.

           L'amour impossible que ne sera jamais satisfait et qui ne donnera jamais de fruits.

          Et c'est le destin d'Alauddin Khalji de séparer les deux amoureux. Un héros aussi beau que fou, Ranveer Singh signe sans aucune doute un de ses meilleures rôles dans ce film. Et malgré le fait qu'en voyant ce personnage à l'écran, j'avais  trop envie de crier à haute voix "batard meurtrier", il est impossible de ne pas tomber sous le charme du jeune sultan. Un guerrier hors pair, un génie sensuel, est accompagné dans le film par son esclave qui ne cache pas sa passion pour son maître. Une belle scène dans une baignoire constitue une preuve incontestable du penchant homosexuel de ce domestique. Mais n'ayez pas peur les filles! Khalji ne rend pas ce sentiment. Au contraire, il se jette sur tout ce qui porte une jupe...

         Dans ce film, on trouve de tout: de l'action, l'humour, le chant et la dance. Le dosage est parfait- si vous pensez que vous allez vous endormir en regardant la n-ième danse qui ressemble à toutes les autres précédentes, vous avez tort. La choreographie et la musique ont été bien choisies. Ghoomar, la dance traditionnelle des femmes de Rajastan, effectuée par Padmaavati est un des moments les plus forts du film. D'habitude, la mariée voilée danse ghoomar pour signer de manière symbolique son entrée dans la famille du mari. Bhansali nous fait découvrir une des plus belles traditions indiennes.

        Padmaavat, c’est aussi l'hommage rendu à l’héroïsme des femmes qui, sachant que la bataille était perdu d’avance, ont décidé de s’immoler plutôt que de tomber dans les mains grassouillettes de leurs ennemis. Le film ne vise pas à soutenir ou encourager le sati, mais les créateurs s’efforcent néanmoins de rester fidèles à la légende.

      Bien que le début était peu encourageant, Padmaavat nous invite à un voyage au cœur du royaume oriental plein de décors splendides, de couleurs, de parfums. La séance égale presque 3 heures remplies de magie. Le cinéma indien évolue, mais son caractère unique persévère. Une séance idéale à faire en famille, entre copines ou en couple. 
Les points faibles? Les effets spéciaux parfois peu convaincants (notamment au début du film). 


 


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