22/08/2015 Harlan Coben: Promets-moi (Promise me)



Titre original : Promise Me
Auteur : Harlan Coben
Maison d'édition : Belfond (ma version est en édition Pocket)
Date de parution: 2007
Numéro : ISBN 978-2-266-17820-4



Pour moi, Promets-moi est le dernier livre de Harlan Coben cet été. Avant de me plonger dans la lecture des œuvres de Stefan Zweig et Catherine Stockett, j'ai décidé de «résoudre» encore un mystère de plus.
Myron Bolitar, une ex-star de basket est de retour. Pendant une soirée chez lui, il prête l'oreille à une conversation entre deux adolescentes. Hanté par son passé, notamment par la mort de son amie Brenda, il arrache une promesse aux filles : aucune ne va monter dans la voiture de quelqu'un qui a bu, mais elle va appeler Myron à n'importe quelle heure pour qu'il vienne la chercher. Néanmoins, Myron ne s’attend pas du tout à ce que  ce moment arrive aussi vite, après la fête de mariage d’Esperanza où il a bu des sceaux d’alcool…
En apparence, la vie amoureuse de Bolitar semble être calme, il n'a pas vu Jessica depuis sept ans et il fréquente Ali Wilder, une veuve attractive avec deux mômes. Son business fleurit et il n'est plus obligé de jouer le rôle de super-héros. Il a acheté la vieille maison de ses parents où il a créé son nid et tout va relativement bien.
Quand il reçoit l’appel d'Aimee, son univers va à trembler.  Aimee est paniquée et demande à Myron de venir la chercher à Manhattan et de la ramener chez sa copine. Myron remplit sa promesse et dépose la fille devant la maison de Stacy. Le problème est qu’Aimee disparaît aussitôt et  que Stacy n'habite pas à Ridgewood, mais à Livingstone. Plein des remords, l’ex-basketteur commence sa propre enquête ce qui n'est pas facile parce que tout le temps quelqu'un est sur ses talons. Et le plus souvent, ce sont les plus tordus :

« Myron a voulu crier un avertissement à Mme Seiden quand une douleur à nulle autre pareille l'a transpercé. Il a laissé échapper un hurlement de bête. Puis il a regardé sa jambe. Le foulard penchait sa tête.
Il était en train de le mordre à la jambe. »
(Page 230)


De plus, Katie Rochester avant sa disparition a utilisé le même distributeur de billets qu’Aimee et les enquêteurs soupçonnent que  les deux disparitions puisent être liées. Myron s’aperçoit que la mère de Katie cache quelque chose et que son père est un dangereux psychopathe qui envoie deux tueurs professionnels pour arracher la vérité de Bolitar.

Cette fois, à côté de l’humour et la description de personnages qui est typique d’Harlan Coben, c’est-à-dire un peu ironique, visant à nous faire sourire, on a affaire à tout ce qui concerne les adolescents, leurs problèmes et leurs relations avec les adultes. Coben nous désigne une grande pression qui pèse sur ces mômes qui semblent balancer quelque part entre leur enfance et l’âge adulte avec toutes ses conséquences. Il est difficile de comparer le système scolaire français à celui des Etats-Unis. D’ailleurs, combien de fois vous avez entendu quelqu’un dire : « Bah, je vais pas faire mon Master. Le diplôme de Licence me suffit, et le Master coûte trop cher »… Harlan nous montre que l’avenir de ces gosses dépendra tout à fait de l’université où ils feront leurs études. Mais pour y être admis/e, vous avez besoin d’avoir beaucoup d’argent, être dans la première dizaine des meilleurs élèves, être un bon sportif où un musicien douée et avoir des connaissances pour obtenir une bonne lettre de recommandation.
Molitar répète plusieurs fois que le lycée est la pire période dans la vie et qu’il implique une lutte de survie. D’un côté une grande pression, de l’autre des pièges qui ne font qu’attendre ces jeunes sans expérience. Les fêtes, l’abus d’alcool ou de drogues, les relations amoureuses qui parfois semblent être inimaginables et extrêmement tordus…Les choix qu’on fait, mais qui ne sont pas toujours bons. Bolitar est un père qui a l’instinct protecteur par rapport à Win. Il y a un dialogue entre ces deux héros. Est-ce qu’on a le droit de convaincre les jeunes fumeurs de ne pas fumer en disant qu’ils se suicident jour après jour ? D’ailleurs, est-ce qu’ils vont écouter le propos d’un inconnu ? Est-ce qu’on doit se sentir obligées de ‘sauver’ une fille de 18 ans qui a fugué ? Peut-être elle ne veut pas être sauvée et elle ne voit aucun danger autour d’elle ? Où finit notre responsabilité ?... Coben nous fait penser à toutes ces questions. Ecrire un livre sur l’adolescence était son but cette fois-ci. Nous découvrons qu’Aimee a eu raison de faire tout ce qu’elle a fait. Emme nous montre qu’il y a des affaires desquelles nous ne parlons pas facilement, notamment avec nos parents. Que parfois nous voulons bien faire, mais l’affaire s’enfuit entre nos doigts et nous nous retrouvons désarmés face à la réalité qui est simplement cruelle…
 Pour la deuxième fois, je retrouve chez Coben le même schème, les adolescentes qui sont loin d’être chastes, les relations amoureuses qui ne doivent pas avoir lieu, les protecteurs du temple qui déçoivent, le sacrifice parental et le rôle important du sport dans la vie des jeunes.

Bah, je vous encourage tout simplement à la lecture… Je vous souhaite une bonne semaine !

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